Avez-vous déjà été absorbé par votre création artistique au point d’en oublier le monde autour de vous ? L’art possède cette capacité surprenante de nous envelopper dans le présent. Aujourd’hui, la créativité sert de support pour élaborer une psychothérapie et accompagner la transformation des patients. André Malraux disait : « l’art est le plus court chemin de l’homme à l’homme » et aucun art-thérapeute ne viendra le contredire. Dès lors, comment est née cette pratique, quels sont les bienfaits de l’art-thérapie et comment se déroule une consultation ? Vous trouverez les réponses à ces questions dans les prochaines lignes.
Qu’est-ce que l’art-thérapie ?
L’art-thérapie utilise la médiation artistique comme outil thérapeutique pour accompagner les patients vers un mieux-être. En s’appuyant sur la création (peinture, collage, modelage, théâtre, danse, photographie, marionnettes, etc.), l’art-thérapeute accède aux problématiques inconscientes de l’individu et permet ainsi de contourner les résistances ou blocages face au changement. L’art-thérapie connecte les patients avec leur vie intérieure, que ce soit les sentiments, les rêves ou l’inconscient.
Dans le même élan, cette thérapie intégrative sollicite l’imagination, l’intuition, la pensée et les émotions. Durant les ateliers d’art-thérapie, les lignes, les courbes, les formes ou les images qui se créent dévoilent certains aspects de soi. Cette réalisation sert de support pour générer des comportements nouveaux qui contribueront à des guérisons physiques, émotives ou spirituelles.
La créativité a toujours eu une fonction libératrice et émancipatrice. Néanmoins, l’alliance de la psychologie et de l’art présente un historique récent. Au début du XXe siècle, le psychiatre suisse Carl G. Jung s’intéresse aux bienfaits du dessin comme moyen d’expression. Pour lui, l’activité mobilise l’imaginaire du patient et le met en mouvement. Dès lors, ce dernier devient acteur de son propre cheminement et délaisse une position passive.
Par la suite, le mouvement surréaliste mettra en avant le lien entre la création artistique et l’expression de l’inconscient, sans évoquer pour autant le terme d’« art-thérapie ». Cette désignation apparaît en 1942 sous la plume d’Adrian Hill. Atteint de tuberculose, il mentionne alors les bénéfices apportés par la peinture durant sa convalescence.
Face à cette découverte, la Croix-Rouge britannique adopte cette méthode thérapeutique avec leurs patients. Les premiers programmes de formation se développent en 1950 aux États-Unis. En France, l’implantation est plus tardive puisqu’il faudra attendre 1986 pour que le concept soit reconnu par la communauté scientifique lors d’un congrès international.
Quels sont les différents médiateurs ?
L’art-thérapie repose sur l’utilisation de « médiations artistiques » plastiques (peinture, argile, collage, dessin, etc.) ou corporelles (danse, théâtre, etc.). Le choix de la discipline artistique dépend des affinités de la personne, des problématiques rencontrées et des besoins soulevés.
Aucune compétence particulière n’est attendue de la part des patients. La production artistique n’a pas l’ambition de devenir un chef-d’œuvre. Durant les séances d’art-thérapie, l’intérêt se porte sur le processus et non sur le résultat : vous ne serez jamais évalué sur vos créations.
Quels sont les bienfaits de l’art-thérapie ?
Lorsque les patients ne parviennent pas à formuler leur ressenti, alors l’utilisation d’une médiation artistique sert à exprimer ce qui ne peut être transmis par des mots. Ces outils permettent de se libérer des entraves et croyances limitantes en douceur.
L’art-thérapie est une approche dynamique qui favorise l’affirmation de soi, l’autonomie et le bien-être et la relaxation. En se libérant d’un cadre rigide, les séances encouragent la capacité d’imagination des patients, au-delà d’un quelconque jugement de valeur. Le mouvement du corps permet de s’affranchir d’un raisonnement logique et de vivre pleinement l’expérience qui s’offre à soi.
La souplesse et la flexibilité de cette méthode thérapeutique la rendent adaptée à un très large public. Ainsi, l’art-thérapie convient autant aux personnes atteintes par l’anxiété, la dépression, des phobies, une période post-traumatique, des maladies somatiques (accidents cérébro-vasculaires ou cardiaques, cancer, sclérose en plaques, etc.) ou des troubles psychiatriques (paranoïa, addictions, schizophrénie, etc.). De plus, la pratique s’adresse à tous les âges : les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées.
Par ailleurs, si vous éprouvez des difficultés face à l’introspection ou si vous êtes réfractaire à l’approche psychothérapeutique traditionnelle, alors vous trouverez dans l’art-thérapie un moyen d’exploration pertinent pour aller mieux.
Comment se déroule une séance ?
Séance d’Art-Thérapie
La première séance d’art-thérapie s’organise autour d’un entretien qui pose le cadre thérapeutique. Au cours de cet échange bienveillant, le patient mentionne sa situation, son mal-être et ses attentes. Les rencontres suivantes varient en fonction du médium artistique choisi. Néanmoins, les consultations gardent toujours la même direction : accéder aux sentiments enfouis par le biais d’un langage symbolique.
Dans un premier temps, l’art-thérapeute encourage l’expression et travaille sur « l’angoisse de la page blanche ». En effet, il est essentiel de dépasser l’attente d’un résultat instantané, le refus de l’échec ou la peur de perdre le contrôle. Le patient doit se sentir libre d’explorer sans mobiliser la raison ou le jugement. Le résultat final importe peu, en revanche le chemin pour l’atteindre prend tout son sens. Dans le processus créatif, le patient mobilise ses ressources propres, sollicite son intuition et se découvre. Tout l’intérêt des séances repose sur l’investissement personnel qui conduit vers une meilleure connaissance de soi.
Au cours des consultations, l’art-thérapeute se place en guide pour donner l’impulsion créatrice. Petit à petit, le patient lâche prise, quitte la superficialité et s’aventure plus en profondeur. Dès lors, les souvenirs ressurgissent et les émotions refoulées se réveillent. À ce moment-là, l’art-thérapeute adopte une posture d’écoute pour accueillir les réalisations et soutenir les prises de conscience. Parfois, aucune surprise n’apparaît et cela ne signifie pas que la thérapie stagne. L’expérience n’a rien d’une compétition ou d’une course : chacun possède son propre rythme.
Après avoir terminé la production artistique, le patient est invité à partager ses ressentis et à évoquer ce que l’œuvre suggère à ses yeux. Durant ce temps d’échange, l’art-thérapeute veille à ne pas orienter les propos afin de ne pas brusquer ou anticiper des révélations que le patient n’est pas encore prêt à recevoir. D’autre part, l’interprétation des œuvres ne repose pas sur des clichés attendus comme le rouge symbolise l’agressivité.
Atelier d’Art-Thérapie
La durée des ateliers d’art-thérapie varie entre deux heures, une demi-journée ou une journée. Il n’existe aucune règle concernant la fréquence de l’accompagnement. Vous pouvez tenter l’expérience ponctuellement ou envisager un suivi sur le long terme, en fonction de vos besoins et de vos attentes. Par ailleurs, d’autres espaces d’intervention existent comme les établissements scolaires, de santé, les associations ou les entreprises.
Avec qui vivre des séances d’art-thérapie ?
En tant qu’art-thérapeute certifié, je vous accueille dans mon cabinet de Prades-le-Lez, près de Montpellier, dans des séances individuelles ou collectives. Ensemble, nous prendrons le temps d’explorer le mouvement, de vivre l’instant présent et d’interroger vos ressentis grâce à votre création artistique. Vous n’avez besoin d’apporter aucun matériel, tout se trouve déjà sur place.
Pour en apprendre davantage sur les médiateurs que j’affectionne ou ma manière de concevoir nos rencontres, vous pouvez consulter la page consacrée aux séances d’art-thérapie à Montpellier.
Vous êtes curieux de cette approche et aimeriez vous lancer ? Vous pouvez prendre rendez-vous ou me contacter directement pour que nous puissions échanger. Si vous avez une question ou un doute sur un aspect de l’accompagnement, n’hésitez pas à m’en parler.
